Festival  Théâtre des images
HIVER-PRINTEMPS 2024
 





Mardi 12 mars

Conférence

10h30-12h30 : conférence de Jean-Yves Coquelin (MCF d'Études Théâtrales, Université Bordeaux Montaigne).

Auditorium de la Maison des Étudiant·e·s Université Bordeaux Montaigne





































En 1960, Marguerite Duras publie sa deuxième pièce, « Les Viaducs de la Seine-et-Oise », aussitôt mise en scène par Roland Monod à Marseille puis, en 1963, par Claude Régy au Théâtre de Poche-Montparnasse. Elle revendique s’être inspirée d’un fait divers qui s’est produit dix ans auparavant : le meurtre perpétré par Amélie Rabilloud sur son mari dont elle a pris soin de découper le cadavre pour échapper à la justice. Sans succès. La meurtrière est arrêtée mais incapable d’expliquer son geste à la police comme durant son procès. Duras est frappée par cet empêchement. Elle dit, en écrivant, vouloir partir en quête de cette femme qui ne se comprend pas, que personne ne peut comprendre.
Pourtant, « Les Viaducs », mettant en scène un couple qui a tué leur cousine, paraît bien éloignée d’Amélie Rabilloud qui semble avoir filé (à l’anglaise ?). Pourquoi cet écart que Duras s’emploie bientôt à creuser encore ? C’est peut-être qu’un processus chimique s’est produit qui l’entraîne jusqu’à inventer une forme de théâtre incongrue : une sublimation. Suivront trois versions conduisant à « L'Amante anglaise », comme autant de mues d’un réel qui échappe et que seul l’imaginaire parvient peut-être à distinguer.